S’attaquer aux stéréotypes sexuels en éducation physique

Objectifs de l'outil

Déconstruire les stéréotypes sexuels dans les cours d’éducation physique et à la santé ;
Favoriser une plus grande participation des filles dans les cours d’éducation physique.
S’attaquer aux stéréotypes sexuels en éducation physique

Description brève de l'enjeu

Le sport et l’activité physique en général, où tout semble divisé selon le sexe, continuent d’être fortement empreints de stéréotypes sexuels, surtout masculins : « née dans un univers masculin, l’activité physique véhicule les valeurs masculines typiques dont l’agressivité, l’affrontement, la virilité, la compétitivité, la force, la performance et, voire même, la violence » (Caplette Charette, 2014, p. 9). Cette culture ne rejoint pas les filles, notamment celles qui adhèrent davantage aux stéréotypes sexuels féminins. Afin de favoriser la réussite des étudiantes dans ce domaine, de même que la réussite des étudiants qui adhèrent moins aux stéréotypes masculins valorisés dans le monde du sport, il importe de déconstruire les stéréotypes sexuels spécifiques à ce milieu.

Les cours d’éducation physique et à la santé sont un lieu de reproduction et de renforcement des stéréotypes sexuels où l’on attend des garçons qu’ils soient talentueux et performants et des filles qu’elles soient faibles, peu endurantes et veuillent conserver une belle apparence. Ces stéréotypes sexuels inconscient amènent par ailleurs les enseignant·e·s à les reproduire et à favoriser une culture sportive masculine. Ainsi, « par le biais des choix d’activités physiques, des niveaux d’interactions sociales, des méthodes didactiques utilisées et des attitudes encourues lors de la pratique en gymnase, l’enseignant d’ÉPS renforce les stéréotypes sociaux associés aux sexes biologiques » (Caplette Charette, 2014, p. 11).

 

Pour favoriser autant la participation des filles que des garçons, Caplette Charette (2014) fait les recommandations suivantes :

  1. Les activités physiques choisies doivent comprendre des activités non-compétitives, amusantes et plaisantes;
  2. L’implication des filles lors de la planification des cours d’éducation physique et à la santé affecte positivement leur taux de participation;
  3. Donner un plus grand éventail de choix d’activités physiques, au niveau de l’établissement comme au sein d’un même cours (leur permettre de choisir une activité qu’elles préfèrent pratiquer);
  4. Proposer des activités individuelles comme la natation, le yoga, la danse aérobie, etc.
  5. Promouvoir le respect, la coopération et le plaisir afin d’établir un climat de non-jugement;
  6. Les messages qui sous-entendent que les filles sont moins bonnes que les garçons de même que les blagues sexistes sont à proscrire (p. ex. : « lancer/courir comme une fille »);
  7. Des modèles féminins peuvent être mentionnés et présentés (si possible) dans le but de souligner l’accessibilité à diverses activités physiques;
  8. Favoriser un climat de coopération en invitant les élèves à s’enseigner entre eux;
  9. Permettre aux filles et aux garçons de s’exercer séparément (espaces non-mixtes) de temps à autres afin de favoriser l’acquisition d’habiletés techniques différentes (par exemple, la motricité fine chez les garçons et globale chez les filles) et ce, en utilisant des méthodes d’enseignement variées telles que l’enseignement en petits groupes;
  10. Privilégier une évaluation centrée sur l’atteinte d’objectifs personnels et sur la progression pour optimiser les chances de réussite des filles et des garçons moins sportifs;
  11. Organiser des activités non traditionnelles, non compétitives et qui se réalisent dans un contexte amusant;
  12. Émettre de la rétroaction sous forme d’encouragements et entretenir des relations respectueuses avec les étudiant·e·s.

Le sport étant un lieu où se produisent beaucoup de comportements homophobes et transphobes, la Coalition des familles LGBT offre une formation portant sur la diversité sexuelle et de genre en éducation physique.

Il existe aussi un guide à l’intention des enseignant·e·s afin de répondre aux propos homophobes des jeunes en contexte sportif.

Toujours sur le thème de l’homophobie dans le sport, il existe une activité à réaliser avec les étudiant·e·s qui, si elle est pensée pour le secondaire, peut s’adapter facilement au contexte collégial d’éducation physique puisque basée sur une discussion ouverte avec les étudiant·e·s à partir d’une histoire vécue par un jeune adulte. Vous retrouverez ci-dessous les documents vous permettant de mener cette activité clé-en-main.

Documents

Guide visant à enrayer le langage homophobe dans le sport
Taille du fichier: 124 Ko (application/pdf)
Activité- L'homophobie dans le sport
Taille du fichier: 199 Ko (application/pdf)
Activité - Texte de Robert Pilon
Taille du fichier: 1 Mo (application/pdf)
Contrat de respect mutuel en classe
Taille du fichier: 925 Ko (application/pdf)
Code de bonne conduite
Taille du fichier: 1 Mo (application/pdf)

Références

CAPLETTE CHARETTE, Audrey (2014). Les cours d’éducation physique au collégial et le sentiment d’efficacité personnelle des filles, mémoire de maîtrise, Université du Québec à Montréal, 80 pages, accessible à : https://archipel.uqam.ca/6210/1/M13258.pdf

COALITION DES FAMILLES LGBT (s.d.) Guide visant à enrayer le langage homophobe dans le sport, accessible à : https://www.familleslgbt.org/documents/pdf/LangageHomophobe_FRA.pdf

COALITION DES FAMILLES LGBT (s.d.) L’homophobie dans le sport, accessible à : https://www.familleslgbt.org/documents/pdf/Sport_Homophobie_FRA.pdf