Portrait de la persévérance scolaire en GÎM

Données spécifiques sur le décrochage scolaire

Si les données portant sur le décrochage scolaire au Canada et au Québec et sur la diplomation et la qualification au Québec et à Montréal colligées par Réseau Réussite Montréal (2018) dressent un portrait éclairant de la situation, les particularités régionales de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine méritent qu’on s’intéresse aux enjeux de persévérance et de décrochage scolaires de façon plus précise.

Les taux de décrochage scolaire en Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine

Selon les données du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MEES) sur les sorties de la formation générale des jeunes sans diplôme ni qualification dans le réseau public, le décrochage scolaire dans la région touchait, en 2014-2015, 20,5% des garçons et 9,5% des filles (11 points de pourcentage d’écart). En comparaison avec l’ensemble du Québec, on remarque que les garçons de la région décrochent plus (1,3 points d’écart) et que les filles y décrochent moins (2,4 points d’écart). Le taux de décrochage des filles de la région est le 2e plus faible au Québec (CSF, 2013).

La Fédération autonome de l’enseignement (FAE, 2015, p. 6) notait un élément important quant aux taux de décrochage puisque le MEES « fonde ses calculs sur le nombre de jeunes qui ne détiennent pas de DÉS à l’âge de 19 ans (21,6% chez les garçons et 12,4% chez les filles). De son côté, l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) et Statistique Canada fondent les leurs sur le nombre de jeunes sans DÉS à 24 ans et ne fréquentent plus un établissement scolaire (10,3% chez les garçons et 6,6% chez les filles). Ces différentes façons de mesurer dégagent un tout autre tableau de l’écart entre les garçons et les filles, qui se réduit alors considérablement. » Il y aurait donc plus de raccrocheurs que de raccrocheuses.

Le décrochage des garçons en GÎM a diminué de 7,3 points en 15 ans, ce qui constitue une diminution moins marquée qu’à l’échelle provinciale. Parallèlement, le taux de décrochage des filles a lui aussi diminué et ce, dans des proportions équivalentes (7,5 points) à celui des garçons. Cela illustre encore une fois la spécificité de la région, le taux décrochage des filles diminuant plus rapidement que celui des garçons à l’échelle de la province.

Figure 1 : Taux annuel de sortie sans diplôme ni qualification (décrochage annuel), parmi les sortants de la FGJ, Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, réseau public, selon le sexe

Source: MEES, TSE, DGSEG, DIS, système Charlemagne, compilation spéciale

Taux de décrochage par sexe dans les commissions scolaires et dans les MRC

Si la région Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine révèle des tendances différentes du reste du Québec en termes de taux de décrochage, qu’en est-il de ces paramètres à l’échelle des commissions scolaires et des MRC?

En observant la figure 2, on note de grandes différences entre les commissions scolaires (CS) présentes sur le territoire. Si l’écart entre les taux de décrochage des filles et des garçons dans la CS René-Lévesque est somme toute faible (4 points), il est de 8,2 points à la CS des Îles et de 23,7 points à la CS des Chic-Chocs, un écart alarmant de plus de trois fois supérieur à la moyenne provinciale.

Figure 2: Taux de sorties sans diplôme ni qualification (décrochage annuel), parmi les sortants, en formation générale des jeunes, selon la commission scolaire, 2014-2015

Source: MEES, TSE, DGSEG, DIS, Portail informationnel, système Charlemagne, lecture des données au 2016-08-04, novembre 2016

L’observation du taux de décrochage par MRC nous permet une analyse plus fine des réalités locales en Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine. Les taux de décrochage les plus élevés sont observés en Haute-Gaspésie (27,1% chez les garçons et 19,4% chez les filles). Le taux de décrochage scolaire le plus faible chez les garçons se trouve dans la MRC du Rocher-Percé alors que chez les filles, on le retrouve plutôt dans la MRC Bonaventure.

L’écart le plus grand entre le décrochage des filles et des garçons est observé aux Îles-de-la-Madeleine (19,3 points) alors que le plus faible est celui de la MRC d’Avignon (0,9 points), où les taux de décrochage scolaire oscillent autour de 15%. Ce portrait précis du décrochage sur le territoire gaspésien et madelinien permet de mettre de l’avant des outils et des pratiques adaptées aux particularités de nos milieux.

Figure 3: Taux de sorties sans diplôme ni qualification (décrochage annuel), parmi les sortants, en formation générale des jeunes, selon la MRC, 2011-2013

Source: http://cartojeunes.ca

Les taux de diplomation et de qualification en Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine

L’écart entre le taux de diplomation et de qualification des filles et des garçons après sept ans, pour les cohortes 2009-2010, est de 12,7 points, ce qui montre une diminution de l’écart de 3,4 points. On remarque aussi que le taux de diplomation des garçons a augmenté, sur une même période, de façon plus importante (3 points) que celui des filles.

Figure 4: Évolution du taux de diplomation et de qualification (en %) selon le sexe, Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine

Source : Système Charlemagne, Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MEES), données extraites de l’Infocentre de santé publique par la DSP GIM.

En s’intéressant aux taux de diplomation et de qualification pour la cohorte la plus récente (2009-2010) selon les MRC, on constate d’importantes différences dans les réalités régionales. Si, aux Îles, l’écart entre le taux de diplomation et de qualification des filles et des garçons n’est que de 5 points, il est de plus de 17 points en Haute-Gaspésie.

Figure 5: Taux de diplomation et de qualification (en %), selon le sexe et la MRC de résidence, Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, cohorte 2009-2010

Enfin, en comparant la situation de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine avec celle du Québec, on remarque que l’écart entre les taux est demeuré en moyenne constant, soit d’environ 3 points de pourcentage.

Figure 6: Évolution du taux de diplomation et de qualification (en %), sexes réunis, Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine et Québec (toutes les écoles publiques, privées et gouvernementales)

Source : Système Charlemagne, Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MEES), données extraites de l’Infocentre de santé publique par la DSP GIM.

Francophones, anglophones et Mi’kMaq: quelles différences?

Le territoire de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine abrite trois principales communautés linguistiques, soient les francophones, majoritaires, ainsi que les anglophones et les Mi’kMaq, communautés toutes deux minoritaires. Les données en termes de décrochage scolaire et de diplomation pour les trois communautés Mi’kMaq du territoire ne sont malheureusement pas disponibles. À l’échelle du Québec, cependant, on note que “le taux annuel de décrochage est très élevé dans les trois commissions scolaires à statut particulier, là où l’on trouve une grande partie des élèves autochtones. En 2011-2012, ce taux était de 61,3 %” (MEESR, 2015, p. 7).

En ce qui concerne les communautés anglophones, on constate que les taux de décrochage scolaire les plus récents (2014-2015) sont beaucoup plus importants à la commission scolaire Eastern Shores (30,4% chez les garçons et 21,7% chez les filles) que dans les autres CS du territoire. L’écart entre garçons et filles est toutefois semblable à celui observé à la CS des Îles, soit d’environ 8,5 points de pourcentage. À noter que la commission scolaire Eastern Shores comprend aussi les écoles anglophones de la Côte-Nord.

Figure 6: Taux de sorties sans diplôme ni qualification (décrochage annuel), parmi les sortants, en formation générale des jeunes, par commission scolaire, 2014-2015

Source: MEES, TSE, DGSEG, DIS, Portail informationnel, système Charlemagne, lecture des données au 2016-08-04, novembre 2016

Portrait socioéconomique de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine

La connaissance du milieu socioéconomique et des spécificités de l’emploi dans la région Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine peut favoriser une compréhension globale du phénomène de décrochage scolaire et de perpétuation des stéréotypes sexuels dans la région.

Scolarisation des mères

D’abord, il faut savoir que la défavorisation socioéconomique est l’un des facteurs de risque les plus importants de décrochage scolaire (RRM, 2018). Or, celle-ci est partiellement liée à la sous-scolarisation des mères, qui a une incidence reconnue sur l’obtention d’un premier diplôme chez les enfants : les élèves qui ont une mère non diplômée ou peu scolarisée sont plus à risque de décrocher que les autres (Fédération autonome de l’enseignement [FAE] et Relais-femmes, 2015).

En Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, on évalue la scolarisation des mères à partir du plus haut niveau de scolarité atteint des femmes de 25 à 64 ans. En 2014, on estime que 21,6% des femmes de cette tranche d’âge n’avaient aucun diplôme et qu’environ 12,7% d’entre elles n’avaient qu’un diplôme d’études secondaires. En s’intéressant à la scolarité des femmes de la région âgées de 25 à 54 ans selon leur lieu de résidence en 2016, on observe que le niveau de scolarité le plus souvent atteint est le niveau collégial, que les femmes sont proportionnellement plus nombreuses (>20%) à ne détenir aucun diplôme dans les MRC du Rocher-Percé et de la Haute-Gaspésie et que c’est dans la Côte-de-Gaspé où les femmes sont le plus scolarisées avec un taux de diplomation postsecondaire de 76,1%.

Note: Il est difficile de connaître de façon précise et fiable le niveau de scolarité des mères puisque, jusqu’en 2005, l’avis de naissance demandait aux mères quel est « le nombre d’années de scolarité de la mère », alors que depuis 2005, le formulaire leur demande plutôt quel est le « dernier niveau de scolarité réussi par la mère » et 4 choix de réponse sont proposés: primaire, secondaire, collégial ou universitaire. Or, il se peut que certaines, qui avaient terminé, p. ex., leur 3e secondaire, aient coché la case « secondaire » alors que la case « primaire » aurait plutôt dû être cochée. C’est pourquoi la mesure utilisée est le plus haut niveau de scolarité atteint de la population de 25 à 64 ans, dont le libellé n’a pas changé au fil des ans.

Figure 7: Répartition (en %) des femmes selon le plus haut certificat, diplôme ou grade, selon le lieu de résidence, 2016

Source: Statistique Canada, Recensement 2016, tableau 98-400-X2016242, données compilées par la DSPGIM

 

Niveau socioéconomique des hommes et des femmes

On observe encore aujourd’hui, en Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, une iniquité salariale entre les hommes et les femmes. En effet, en 2017, le salaire hebdomadaire moyen des hommes était de 974,53$ contre 765,32$ pour les femmes, ce qui équivaut à un salaire horaire moyen de 24,37$ chez les hommes et de 22,82$ chez les femmes (ISQ, 2018). Ces chiffres encourageants cachent toutefois une réalité plus sombre: dans la région, 18,12% des femmes et 16,63% des hommes vivent sous le seuil du faible revenu. Au total, 17,64% des jeunes de moins de 18 ans vivent sous le seuil du faible revenu.

La population anglophone de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine a le statut socioéconomique le plus pauvre au Canada quand on considère les faibles taux de scolarisation, le chômage et le seuil de faible revenu (Bright Beginnings, 2017).

Ségrégation des sexes dans les professions

Les stéréotypes sexuels ne sont pas seulement présent à la petite enfance et au primaire: la ségrégation professionnelle observée en Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine entre les hommes et les femmes est fortement empreinte de ces stéréotypes. Parmi les 15 principales professions occupées par les hommes de la région en 2015, neuf affichaient un taux de masculinité de plus de 80%. Chez les femmes, on observe la même tendance: 10 professions sur 15 présentent des taux de féminité supérieurs à 80%.

Certaines professions, telles Vendeurs – commerce de détail, frôlent la parité, mais l’on sait qu’à l’intérieur de cette catégorie professionnelle, les femmes occupent surtout des postes subalternes alors que les hommes vendent davantage des automobiles et de gros appareils, leur revenu d’emploi étant plus élevé de 50% (Rose, 2016).

Tableau 1. Principales professions occupées par les hommes ayant touché un revenu d’emploi en 2015, GÎM
ProfessionsTaux de masculinité
7311 Mécaniciens de chantier et mécaniciens industriels101%
7321 Mécaniciens et réparateurs de véhicules automobiles, de camions et d'autobus100%
7271 Charpentiers-menuisiers99%
7511 Conducteurs de camions de transport98%
7521 Conducteurs d'équipement lourd (sauf les grues)99%
7611 Aides de soutien des métiers et manoeuvres en construction92%
8262 Pêcheurs indépendants91%
8441 Matelots de pont sur les bateaux de pêche89%
6733 Concierges et surintendants d'immeubles83%
6622 Garnisseurs de tablettes, commis et préposés aux commandes dans les magasins76%
0621 Directeurs - commerce de détail et de gros57%
9618 Manoeuvres dans la transformation du poisson et des fruits de mer55%
6421 Vendeurs - commerce de détail45%
6731 Préposés à l'entretien ménager et au nettoyage - travaux légers32%
6322 Cuisiniers23%
Tableau 2. Principales professions occupées par les femmes ayant touché un revenu d’emploi en 2015, GÎM
ProfessionsTaux de féminité
4214 Éducateurs et aides-éducateurs de la petite enfance98%
1241 Adjoints administratifs96%
4412 Aides familiaux résidents, aides de maintien à domicile et personnel assimilé93%
4032 Enseignants aux niveaux primaire et préscolaire91%
6611 Caissiers90%
1221 Agents d'administration89%
4212 Travailleurs des services sociaux et communautaires88%
3413 Aides-infirmiers, aides-soignants et préposés aux bénéficiaires87%
3012 Infirmiers autorisés et infirmiers psychiatriques autorisés87%
6513 Serveurs d'aliments et de boissons87%
6322 Cuisiniers78%
6711 Serveurs au comptoir, aides de cuisine et personnel de soutien assimilé77%
6731 Préposés à l'entretien ménager et au nettoyage - travaux légers69%
6421 Vendeurs - commerce de détail55%
9618 Manoeuvres dans la transformation du poisson et des fruits de mer45%

Cette ségrégation frappante semble se refléter aussi à l’échelle de la province, les choix   professionnels des jeunes encore aux études le laissant présager et ce, particulièrement aux niveaux de la formation professionnelle secondaire et de la formation technique collégiale (Rose, 2016).

Dans la région, les inscriptions aux programmes techniques du Cégep de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine (CGÎM) n’y font pas exception: la plupart des programmes techniques affichent des taux de féminité en concordance avec le caractère traditionnellement masculin ou féminin de leur secteur d’activité, sauf Tourisme d’aventure et Comptabilité et gestion, dont le taux de féminité s’est trouvé dans une zone paritaire (40%-60%) à plusieurs reprises au cours des dernières années.

Note: Le petit nombre d’étudiant·e·s par cohorte au CGÎM explique les grandes variations d’une année à l’autre pour toutes les données le concernant.

Tableau 3. Taux de féminité en première année par programme technique

Note : Le tiret signifie que le programme était offert, mais qu’aucune inscription n’a été faite. Une case vide signifie que le programme n’était pas offert cette année-là. Les lettres entre parenthèses réfèrent au caractère traditionnellement féminin (F), masculin (M) ou mixte (F=M) des programmes techniques.

Programme2008200920102011201220132014
Bureautique (F)100,0-87,5
Informatique (M)0,00,00,00,00,0--
Tourisme d'aventure (M)45,740,542,325,022,740,021,6
Archives médicales (F)71,4100,093,3
Comptabilité et gestion (F)76,056,073,950,060,764,952,8
Travail social (F)91,783,373,984,263,676,986,1
Éducation spécialisée (F)100,075,072,273,372,278,980,0
Éducation à l’enfance (F)100,0100,0100,0100,0100,0100,0100,0
Intervention en délinquance (F)88,080,666,777,468,287,586,4
Électronique industrielle (M)0,0-0,0-25,00,0-
Maintenance industrielle (M)--12,50,00,020,010,0
Transformation des produits aquatiques (F=M)81,80,0-----
Aquaculture (F=M)20,033,366,7---33,3
Technologie forestière (M)---18,812,560,016,7
Soins infirmiers (F)94,478,376,272,488,983,982,6
Total technique73,762,460,155,857,669,963,0

En observant les taux de féminité globaux, on peut conclure que les femmes sont majoritaires (63% en 2014) dans les programmes techniques offerts au CGÎM, ce qui est très près des données du Ministère de l’Économie, de la Science et de l’Innovation (MESI, 2014, p. 10), qui rapportait qu’en 2013, « les femmes représentent 59,7% de l’effectif total inscrit en formation technique à temps plein à l’enseignement ordinaire. »

Ces inscriptions se traduisent-elles en diplomation? Afin de faciliter l’analyse des taux de diplomation des différents programmes, nous nous pencherons d’abord sur les programmes techniques traditionnellement féminins. En ignorant les données où le nombre d’inscriptions était inférieur à cinq (marquées d’un *), on remarque que les hommes, toutes proportions gardées, obtiennent plus souvent leur diplôme en Comptabilité et gestion ainsi qu’en Soins infirmiers que leurs collègues féminines (même s’ils sont minoritaires) et que leurs collègues à l’échelle du réseau des cégeps. La situation diffère en Travail social, en Intervention en délinquance et en Éducation spécialisée, où les taux de diplomation des étudiants sont sensiblement plus bas que ceux des étudiantes, mais où le nombre d’inscriptions est aussi très faible. Enfin, les hommes sont absents du programme Éducation à l’enfance.

Note: Les taux de diplomation présentés ici ne tiennent pas compte de la mobilité des étudiant-e-s dans leur parcours au collégial, c’est-à-dire qu’ils ne représentent pas nécessairement les inscriptions précises retrouvées au tableau 3. La faible quantité de données disponibles pour les programmes de bureautique et d’archives médicales ne permettent pas une analyse pertinente et fiable des taux de diplomation, ces programmes seront donc ignorés.

Tableau 4. Taux de diplomation, 2 ans après la durée minimale des études

Si la case affiche un tiret, soit aucun garçon ou aucune fille ne s’était inscrit-e, soit aucune cohorte n’avait démarré. Si la donnée est dotée d’un astérisque, c’est qu’il y avait en première année moins de cinq personnes inscrites et qu’il faut donc l’interpréter avec prudence.

En ce qui concerne le secteur préuniversitaire, les gaspésiennes et les madeliniennes s’y inscrivent en plus grand nombre que les hommes et ce, dans des proportions légèrement plus élevées qu’à l’échelle provinciale (CGÎM, 2018; MESI, 2014). Si elles demeurent proportionnellement plus nombreuses en Sciences humaines, les femmes inscrites au CGÎM sont la plupart du temps dans une zone paritaire en Arts, lettres et communications ainsi qu’en Sciences de la nature (tableau 6).

Tableau 6. Taux de féminité en première année par programme préuniversitaire
2008200920102011201220132014Moyenne
Arts, lettres et communications43,871,078,960,072,757,133,359,6
Sciences humaines64,064,165,267,671,963,665,566,0
Sciences de la nature58,457,061,361,759,463,667,961,3
Total préuniversitaire60,762,565,164,667,763,264,964,1

Quant au taux de diplomation dans les programmes préuniversitaires, on remarque qu’à l’instar des données disponibles pour le secondaire, les filles obtiennent leur diplôme en plus grand nombre que les garçons et ce, dans les trois programmes. L’écart est plus grand en Arts, lettres et communications (30,1 points de pourcentage) et plus petit en Sciences de la nature (3,9 points de pourcentage), où les étudiants comme les étudiantes obtiennent le plus souvent leur diplôme dans des proportions plus importantes que leurs pairs à l’échelle provinciale. Enfin, en Sciences humaines, l’écart de diplomation entre les étudiantes et les étudiants est de 12,8 points de pourcentage.