Découvrir les stéréotypes sexuels en équipe de travail

Objectifs de l'outil

Prendre conscience des stéréotypes sexuels qui nous entourent dans notre milieu de travail ;
Développer un esprit critique face à ces stéréotypes, nous permettant de mieux les déconstruire au quotidien.
Découvrir les stéréotypes sexuels en équipe de travail

Description brève de l'enjeu

Les enseignant·e·s reproduisent, bien souvent de manière inconsciente, certains stéréotypes sexuels auprès des étudiant·e·s, ayant eux-mêmes et elles-mêmes grandi avec ces stéréotypes. Or, les jeunes qui décrochent le plus sont ceux et celles qui adhèrent le plus aux stéréotypes. Il est donc important d’effectuer une réflexion en équipe de travail, en tant qu’enseignant·e·s, afin de mettre en lumière nos angles morts en matière de stéréotypes sexuels.

Activité

Durée approximative : 45 à 60 minutes

Cet atelier est conçu pour un groupe mixte d’enseignant·e·s (idéalement), mais peut tout à fait être adapté à des groupes non mixtes.

Qu’est-ce qu’un stéréotype sexuel?

En équipe de travail, définissez ensemble ce qu’est un stéréotype sexuel. Combinez les réponses de toutes les personnes participantes, mais n’entrez pas tout de suite dans les exemples. Ne faites que la définition du concept.

Définissons les stéréotypes sexuels

Si possible, séparez le groupe en quatre sous-groupes : deux groupes composés exclusivement d’hommes et deux groupes composés exclusivement de femmes. Demandez à chaque groupe de trouver des stéréotypes masculins ou féminins et de les écrire sur une grande feuille de papier en assignant aux groupes les stéréotypes suivants :

  1. Groupe d’hommes A : stéréotypes masculins
  2. Groupe d’hommes B : stéréotypes féminins
  3. Groupe de femmes A : stéréotypes masculins
  4. Groupe de femmes B : stéréotypes féminins
Si peu de personnes participent à l’activité, vous pouvez soit faire deux groupes non mixtes (les femmes définissent les stéréotypes masculins et vice versa), soit faire deux groupes mixtes et assigner une catégorie de stéréotypes à l’un ou à l’autre, puis effectuer les comparaisons.

Après cinq minutes, demandez aux deux groupes qui travaillaient sur les stéréotypes féminins de se regrouper et aux deux groupes qui travaillaient sur les stéréotypes masculins. Demandez à ces deux nouveaux groupes mixtes de comparer leurs réponses. Vous pouvez utiliser quelques questions pour orienter leurs discussions :

  • Y a-t-il des ressemblances ou des différences entre les deux équipes?
  • Avez-vous d’autres caractéristiques à ajouter?
  • Expliquez pourquoi vous avez inscrit telle ou telle caractéristique.

Après cinq minutes de discussions, revenez tous et toutes en grand groupe. Les deux groupes présenteront chacun à l’autre le résultat de leurs discussions. Deux personnes doivent être nommées porte-parole pour chaque groupe : un homme et une femme.

Une fois les stéréotypes sexuels associés aux hommes et aux femmes bien définis, demandez aux personnes participantes de quelles façons, selon elles, ces stéréotypes se manifestent dans leur classe ou teintent leur enseignement. Le corps enseignant renforce-t-il ces stéréotypes? Allouez quelques minutes pour la discussion.

Ensuite, affichez les différentes affirmations suivantes (sur des diapositives électroniques, par exemple), toutes issues de recherches menées en contexte collégial au Québec,  ou choisissez celles qui vous semblent les plus éloquentes :

Le personnel enseignant a tendance à attribuer de mauvais résultats à un manque d’efforts dans le cas des garçons et à un manque d’habiletés intellectuelles dans celui des filles.

Le recours au masculin comme générique, dans la langue, non seulement discrimine les filles, mais encore rend invisibles la présence et les réalisation des femmes et amène les étudiantes à rester davantage en retrait.

Le personnel enseignant se rapproche moins physiquement des filles que des garçons qui lui posent une question, sauf dans le cas de classes majoritairement masculines.

Les garçons reçoivent plus d’indications au début d’un travail et plus d’encouragements par la suite de la part du personnel enseignant.

Les filles reçoivent non seulement moins d’indications, mais le personnel enseignant prend l’initiative de remplir la tâche qu’elles auraient dû accomplir : leur autonomie est moins favorisée.

Les filles sont plus nombreuses que les garçons à ne pas recevoir de réponses à leurs questions.

Laissez les personnes participantes s’exprimer à chacune des affirmations si elles le désirent.

Quel est le lien entre les stéréotypes sexuels et la persévérance scolaire?

Maintenant que nous avons établi ce que sont les stéréotypes sexuels et de quelles façons ils influencent notre enseignement, pourquoi est-il important de travailler à déconstruire ces stéréotypes, tant dans notre pratique qu’auprès de nos étudiant·e·s.

Références

BAUDOUX, Claudine et NOIRCENT, Albert (1993). « Rapport sociaux de sexe dans les classes du collégial québécois », Revue canadienne de l’éducation, Vol. 18, No 2, pp. 150-167, accessible à : http://journals.sfu.ca/cje/index.php/cje-rce/article/view/2654/1962