Débat sur les stéréotypes sexuels et leurs effets

Objectifs de l'outil

Explorer les différentes facettes des stéréotypes sexuels et leurs conséquences ;
Développer les capacités critiques et de prise de parole des jeunes.
Débat sur les stéréotypes sexuels et leurs effets

Description brève de l'enjeu

Les stéréotypes sexuels sont omniprésents dans notre quotidien, et ce, la plupart du temps à notre insu. Nous les utilisons pour appréhender nos relations avec les autres et nous définir par rapport au sexe opposé. Or, ces stéréotypes sexuels ont des effets néfastes, tant pour ceux et celles qui y adhèrent que pour les autres qui s’en dissocient davantage. Afin d’acquérir un esprit critique face aux stéréotypes sexuels, un débat est proposé aux étudiant·e·s.

Pourquoi organiser un débat ?

Le débat constitue une activité pédagogique permettant autant l’apprentissage que l’évaluation, tout en favorisant la motivation et la participation de tout le groupe. Il permet aussi de renforcer les compétences en communication orale (Rousseau, 2006).

Qu’est-ce qu’un stéréotype sexuel ?

Selon le Secrétariat à la condition féminine (2018), les stéréotypes sexuels sont « des clichés réducteurs qui associent les femmes, les hommes, les filles et les garçons, à deux univers séparés en leur assignant des caractéristiques distinctes. »

Règles du débat

Les règles du débat peuvent (idéalement) être définies avec les étudiantes et les étudiants. Proposer des règles toutes faites comme « se respecter les uns les autres » n’est pas très concret pour les étudiant·e·s. Tout en négociant avec eux et elles les règles du débat, il est possible d’en proposer qui soient non négociables (non-violence, débattre des idées et non des personnes, etc.). Vous pouvez aussi proposer des règles et demander à la classe de nommer des exemples de comportements qui contreviennent à ces règles, quitte à modifier vos propositions au fil de la discussion avec les étudiant·e·s. Voici quelques règles généralement mises en place dans le cadre de débats en classe :

  1. On lève la main pour prendre la parole et on ne la prend que lorsqu’elle nous est donnée.
  2. On doit débattre des idées et non des personnes : pas d’insultes, de moqueries, de paroles violentes ou blessantes.
  3. On écoute sans couper la parole et on prend en compte la parole de l’autre.

Déroulement du débat

Il existe plusieurs façons d’organiser un débat : tout dépend des objectifs du débat. Dans ce cas-ci, nous cherchons à explorer les différentes facettes des stéréotypes sexuels et leurs conséquences tout en développant les capacités critiques des jeunes. Le déroulement proposé s’inspire de celui imaginé par Annie Rousseau, du Cégep de Rosemont, détaillé dans un article paru dans Pédagogie collégiale en 2006. La structuration du débat est primordiale à la réussite de l’activité.

 

  • Première ronde de dix minutes
    • Exposition de l’argumentation de l’équipe A (5 minutes)
    • Exposition de l’argumentation de l’équipe B (5 minutes)

 

  • Deuxième ronde de dix minutes
    • Réfutation et argumentation – équipe A (5 minutes)
    • Réfutation et argumentation – équipe B (5 minutes)

 

  • Troisième ronde de dix minutes
    • Débat (équipes A, B et assistance)

Dans les deux premières rondes de dix minutes, l’équipe qui n’a pas le droit de parole ne peut pas interrompre l’équipe qui présente son argumentation. Les membres de l’équipe qui écoute peuvent toutefois communiquer par écrit.

Lors de la troisième ronde, l’assistance (i.e. les autres étudiant·e·s de la classe) est invitée à participer. C’est dans la troisième ronde que le rôle du modérateur ou de la modératrice est le plus important : il ou elle doit à la fois s’assurer d’assigner les droits de parole aux membres des deux équipes, qui doivent lever la main pour l’obtenir, ainsi qu’aux membres de l’assistance qui souhaiteraient poser des questions ou amener un argument supplémentaire.

Si le rôle de modération semble tout désigné pour l’enseignant·e, il peut être intéressant de demander à un étudiant ou une étudiant d’être le modérateur ou la modératrice. Cela laisse tout le loisir à l’enseignant d’observer et d’écouter sans que sa présence dans les échanges n’influence ou n’intimide les élèves. La personne responsable de la modération et l’enseignant·e peuvent (et doivent) intervenir en cas de non-respect des règles.

Questions possibles

  • Les stéréotypes sexuels ont-ils des effets plus néfastes pour les filles ou les garçons ?
  • Les stéréotypes sexuels sont-ils plus utiles pour les filles ou les garçons ?
  • Est-il juste de dire que les différences entre les hommes et les femmes sont en partie naturelles ?
  • Femmes et hommes : égaux ?
  • Hommes et femmes ont-ils et elles les mêmes aptitudes ?

Références

ROUSSEAU, Annie (2006). « Entrez dans le débat! », Pédagogie collégiale, vol. 19, no 3, printemps 2006, accessible à : http://aqpc.qc.ca/sites/default/files/revue/Rousseau_19_3.pdf

SECRÉTARIAT À LA CONDITION FÉMININE (2018). « Qu’est-ce qu’un stéréotype », Portail sans stéréotypes, accessible à : http://www.scf.gouv.qc.ca/sansstereotypes/quest-ce-quun-stereotype/