Pourquoi aborder cet enjeu dans les programmes traditionnellement masculins ?

Les personnes trans et non-binaires vivent elles aussi les effets de la misogynie et du patriarcat. Les secteurs dits traditionnellement masculins sont souvent empreints d’une culture qui exclut toutes les personnes qui se sont pas des hommes cisgenres, c’est-à-dire des hommes ayant été assignés hommes à la naissance. C’est pourquoi il est important de se familiariser avec l’accueil des femmes autant que des personnes trans et non-binaires pour être en mesure de créer des milieux inclusifs dans les programmes traditionnellement masculins.

Un peu de vocabulaire

Les personnes de la pluralité des genres ont, au cours des dernières années, enrichi notre langue de mots qui leur permettent de décrire leurs réalités. Il est donc important de porter une attention particulière au langage. Cela dit, il n’est pas essentiel de TOUT savoir ou de TOUT comprendre : le plus important est d’agir de façon respectueuse envers toutes les personnes présentes en utilisant les termes que les personnes choisissent pour se définir. La Coalition des familles LGBT+ a produit ce lexique très utile: LGBTQI2SNBA+ : Lexique sur la diversité sexuelle et de genre.

L’infographie de la personne gingenre (disponible en téléchargement ci-dessous) illustre bien les concepts d’identité de genre (i.e. si on s’identifie comme homme, femme ou à un autre genre), d’expression de genre (à quel genre notre habillement et nos attitudes sont associés), de sexe biologique (marqueurs biologiques qui nous associent au sexe mâle ou femelle) et d’attirance sexuelle et émotionnelle (aussi appelée « orientation sexuelle »).

Comment interagir avec des étudiant·e·s trans, non-binaires ou de la pluralité des genres?

S’il peut sembler délicat d’interagir avec des étudiant·e·s trans, non-binaires ou de la pluralité de genre, il faut garder à l’esprit qu’iels ont besoin, comme tous·tes les autres étudiant·e·s, d’être écouté·e·s, rassuré·e·s et respecté·e·s comme iels sont, sans se sentir jugé·e·s. Voici quelques conseils pour favoriser un enseignement et des interactions inclusives avec tous les jeunes :

1. Demandez-leur quels pronoms et quel prénom iels préfèrent et efforcez-vous de les utiliser à chaque fois que vous leur adressez la parole ou que vous parlez d’elleux. Il est plus respectueux d’admettre que vous ne savez pas comment la personne s’identifie que de présumer le savoir.
2. Ne posez pas de questions à l’étudiant·e par rapport à ses organes génitaux (opération, hormonothérapie, etc.) : la seule chose qui importe est que la personne se sente bien et soit respectée. S’iel souhaite vous en parler, iel le fera et vous serez là pour l’écouter et l’aider à trouver les réponses à ses questions.
3. Lorsqu’un·e étudiant·e révèle son identité de genre, discutez avec ellui des personnes auxquelles iel a révélé son identité, de celles qui le soutiennent ou non, et, si cela s’applique, des personnes auxquelles iel souhaite révéler son identité avec votre aide. Ne parlez pas de l’identité de l’élève avec les personnes auxquelles iel n’a pas encore révélé son identité de genre.
4. Assurez-vous de créer un milieu sécuritaire pour l’étudiant·e et ne tolérez aucune insulte homophobe ou transphobe.
5. Utilisez un langage neutre et inclusif lorsque vous vous adressez à la classe. Par exemple, évitez de catégoriser vos élèves de façon binaire en employant les termes « les garçons » et « les filles ».

Le guide Pratiques exemplaires : sept domaines d’intervention dans le milieu scolaire créé par la Coalition des familles LGBT+ est aussi une bonne ressource pour les directions et le personnel enseignant qui souhaitent créer des milieux inclusifs.