Prévenir et agir contre l’intimidation

Objectifs de l'outil

Prévenir l’intimidation en créant un climat de classe sécuritaire et exempt de jugement.
Prévenir et agir contre l’intimidation

Description brève de l'enjeu

L’intimidation peut avoir une influence négative sur l’estime de soi, la confiance en soi et le développement global des enfants. Souvent, les stéréotypes, notamment sexuels, et les préjugés sont à la base de l’intimidation (Ministère de la Famille, 2015). Il importe donc de déconstruire ces stéréotypes le plus tôt possible afin de limiter les sources d’intimidation qui ont une incidence négative sur la persévérance scolaire. Cette fiche propose quelques outils pour aider le personnel éducateur à détecter les situations d’intimidation, à y réagir adéquatement et à préparer les élèves à y faire face.

Déconstruction des stéréotypes

Beaucoup d’intimidation est faite sur la base des stéréotypes. Au primaire, on remarque que les garçons qui s’éloignent des stéréotypes masculins (aimer les sports, défier l’autorité, être turbulent) ou qui se rapprochent des stéréotypes féminins (aimer la lecture, bien réussir, exprimer ses émotions) sont davantage victimes d’intimidation (Gagnon, 1999). À l’opposé, les filles qui adoptent des comportements stéréotypiquement masculins se le font moins reprocher par leurs pairs. Voici une vidéo réalisée par des jeunes du primaire qui abordent certains stéréotypes et inégalités entre filles et garçons que vous pouvez visionner avec vos élèves.

À partir de cette vidéo, explorez les questions suivantes avec vos élèves :

  1. Avez-vous déjà entendu les expressions suivantes ? Pourquoi est-ce considéré comme une insulte que d’être une fille ou d’être homosexuel ?
    1. Courir/lancer/pleurer/frapper comme une fille, faire sa fillette, moumoune, tapette, c’est gai, etc.
  2. Y a-t-il des activités réservées aux filles ou aux garçons? Donnez des exemples.
    1. Tentez de déconstruire les préjugés que pourraient avoir les élèves (p. ex. que les filles ne peuvent pas jouer au hockey) en leur demandant s’ils et elles connaissent des garçons ou des filles qui font les activités que certains élèves croient réservées à un sexe ou l’autre. Vous pouvez aussi leur donner des exemples.
  3. Au début de la vidéo, les garçons se moquent de Simon car il pleure, ému par l’histoire qu’il lit. Pourquoi se fait-il intimidé? Les garçons peuvent-ils pleurer et exprimer leurs émotions?

Mettez l’accent sur le fait que les stéréotypes (ou ce à quoi on s’attend normalement d’une fille ou d’un garçon) ne devraient pas nous limiter dans nos choix d’activités et que nous devrions respecter les choix de chacun. Nos choix d’activités ne modifient pas notre identité de genre ou notre orientation sexuelle (ou attirance, selon l’âge des enfants). Voyez aussi toutes les fiches d’activités concrètes que vous pouvez faire pour déconstruire ces stéréotypes au quotidien.

Affirmation de soi

L’affirmation de soi, ça s’apprend. Incitez l’enfant à nommer et à exprimer les émotions et les malaises qu’il ou elle vit. L’enfant doit apprendre à identifier ce qui le ou la dérange et, ensuite, à dire les choses, fermement mais calmement. Si son malaise persiste, encouragez l’enfant à demander de l’aide à une personne de confiance (Naître et grandir, 2016). Une expérience menée au primaire a d’ailleurs montré que les garçons ne peuvent trouver des synonymes qu’à une seule émotion : la colère. Les filles, quant à elles, ont un vocabulaire beaucoup plus varié pour nommer une gamme d’émotions (BBC, 2018).

Portez une attention particulière à l’affirmation de soi des filles. Si les garçons ont tendance à recourir davantage à l’agression directe en cas d’intimidation, les filles ont plutôt tendance à céder aux demandes ou au chantage. Une étude a d’ailleurs montré que les mères disaient à leurs filles de céder durant un jeu 3 fois plus souvent qu’à leurs garçons (Naître en grandir, 2018).

Il est possible d’enseigner le respect de l’autre, l’affirmation de soi et l’expression des émotions à l’aide de jeux de rôles où les enfants explorent différents rôles : domination, soumission, assistant, observateur, etc. (Naître et Grandir, 2018). Utilisez de courtes mises en situation et assignez divers rôles aux élèves. Ensuite, discutez avec les élèves de comment la situation aurait pu être jouée différemment et faites des liens avec le quotidien de la classe.

Acceptation des différences

Lutter contre l’intimidation implique aussi d’apprendre aux élèves à accepter les différences. Voici quelques activités qui peuvent contribuer à aborder l’acceptation des différences avec les élèves de premier cycle :

Créer un climat de classe sécuritaire

Enfin, il est primordial de faire respecter les règles de vie de l’école de façon constante, équitable et cohérente et de ne jamais tolérer d’insultes ou d’intimidation dans la classe et dans l’école. Les enfants ont besoin de se sentir en sécurité et à l’aise d’être eux-mêmes à l’école.

 

 

Références

MINISTÈRE DE LA FAMILLE (2015). Ensemble contre l’intimidation: une responsabilité partagée, Gouvernement du Québec, Québec, 64 pages, accessible à l’adresse suivante : https://www.mfa.gouv.qc.ca/fr/publication/Documents/plan-action-intimidation-2015.pdf

NAÎTRE ET GRANDIR (2016). « L’intimidation : comment la reconnaître et réagir », Naître et grandir, accessible à : https://naitreetgrandir.com/fr/etape/5-8-ans/ecole/fiche.aspx?doc=intimidation-ecole-reconnaitre-reagir

NAÎTRE ET GRANDIR (2018). « Prévenir l’intimidation », Naître et grandir, accessible à : https://naitreetgrandir.com/fr/etape/3-5-ans/comportement/fiche.aspx?doc=prevenir-intimidation