Objectifs de l'outil
Description brève de l'enjeu
On entend souvent dire que l’égalité entre les hommes et les femmes est déjà atteinte. Or, si l’égalité de droit est inscrite dans la loi, l’égalité de fait, elle, reste à atteindre non seulement entre les hommes et les femmes, mais entre les femmes elles-mêmes. Certaines personnes sont effectivement plus privilégiées que d’autres, c’est-à-dire que les stéréotypes associés à une partie de leur identité sont plus positifs que d’autres. Il n’est pas toujours facile de prendre conscience de ces privilèges, puisque nous avons tous et toutes l’impression de travailler fort pour ce que nous obtenons et de vivre des injustices dans certaines situations.
Cette activité est inspirée de ce qui a été proposé par Marie-Ève Genest et Chantal Laplante au Colloque de l’Association québécoise de pédagogie collégiale, en 2018. Selon votre classe, cette activité peut se dérouler de deux manières, soit avec des rôles fictifs, soit avec vos étudiant·e·s eux-mêmes et elles-mêmes.
Version 1 : jeux de rôles
Les personnages et les énoncés de l’activité proposée par Marie-Ève Genest et Chantal Laplante ont été légèrement adaptés, mais l’activité demeure sensiblement la même. Cependant, le document à télécharger peut être modifié, alors sentez-vous à l’aise de modifier les profils des personnages ainsi que les énoncés selon les thématiques que vous souhaitez aborder.
Documents
Version 2 : qu’est-ce que le privilège?
Cette deuxième version de l’activité est inspirée de cette vidéo de BuzzFeed. Comme elle demande aux étudiant·e·s de révéler, s’ils et elles le souhaitent, certains éléments de leur vie personnelle, assurez-vous que tous et toutes soient à l’aise de participer à l’activité, qu’aucun jugement ne soit porté (ni aucune justification pour minimiser ses propres privilèges) et que les personnes qui ne désirent pas y participer puissent être spectateurs et spectatrices.
Déroulement
Avec du ruban adhésif coloré, tracez des lignes sur le plancher d’une pièce. Les lignes doivent s’étendre sur toute la largeur de la pièce et être à une distance d’environ un pied l’une de l’autre.
Demandez aux étudiant·e·s de se placer côte à côte sur une ligne au centre de la pièce et de se tenir par la main. À chaque énoncé, les ils et elles devront avancer d’un pas, reculer d’un pas ou rester immobiles, selon ce qui correspond à leur propre situation.
Les énoncés
- Si vous parents travaillaient le soir et les fins de semaine pour soutenir la famille, reculez d’un pas.
- Si vous pouvez témoigner de l’affection pour votre amoureux ou votre amoureuse en public sans craindre les moqueries ou la violence, avancez d’un pas.
- Si vous aviez honte de vos vêtements ou de votre maison lors de votre enfance ou de votre adolescence, reculez d’un pas.
- Si on vous a déjà diagnostiqué une maladie mentale ou si vous avez un handicap physique, reculez d’un pas.
- Si on vous a déjà intimidé·e à propos de quelque chose que vous ne pouviez pas changer, reculez d’un pas.
- Si vous avez des congés fériés pour vos fêtes religieuses traditionnelles, avancez d’un pas.
- Si votre environnement familial était positif et que votre famille vous soutenait, avancez d’un pas.
- Si vos deux parents vivent toujours ensemble, avancez d’un pas.
- Si vous pouvez voir un médecin chaque fois que vous en avez le besoin, avancez d’un pas.
- Si vous pouvez voyager dans le monde sans craindre d’agression sexuelle, avancez d’un pas.
- Si vous avez des prêts étudiants ou recevez des bourses gouvernementales pour les études, reculez d’un pas.
- S’il y avait plus de 50 livres dans votre maison familiale, avancez d’un pas.
- Si vous n’avez jamais eu à faire de coming out, avancez d’un pas.
- Si vous avez déjà été la seule personne de couleur (racisée) dans une pièce, reculez d’un pas.
- Si votre langue maternelle n’est pas l’une des deux langues officielles du pays, reculez d’un pas.
- Si en grandissant vous trouviez que vous aviez facilement accès à de la nourriture saine, faites un pas en avant.
- Si vous ne pensez jamais à deux fois avant d’appeler la police en cas de problème, faites un pas en avant.
- Si vous avez déjà eu le sentiment qu’il n’y avait PAS de représentation adéquate ou exacte de votre groupe racial, d’orientation sexuelle, d’identité sexuelle ou de personnes vivant avec le même handicap que vous dans les médias, faites un pas en arrière.
- Si vous avez la certitude que vos parents seraient en mesure de vous aider si vous aviez des difficultés financières, faites un pas en avant.
- Si vous avez étudié la culture ou l’histoire de vos ancêtres à l’école primaire, faites un pas en avant.
- Si vous pouvez acheter de nouveaux vêtements ou manger au restaurant quand vous le voulez, faites un pas en avant.
- Si on vous a déjà offert un emploi en raison de votre association avec un ami ou un membre de votre famille, faites un pas en avant.
- Si l’un de vos parents a déjà été mis à pied ou au chômage pas par choix, faites un pas en arrière.
- Si vous avez déjà été mal à l’aise à propos d’une blague ou d’une déclaration que vous avez entendue concernant votre race, votre ethnie, votre identité sexuelle, votre apparence ou votre orientation sexuelle, mais que vous ne vous sentiez pas à l’aise de faire face à la situation, faites un pas en arrière.
- Si vous avez déjà voyagé en dehors de votre pays d’origine, faites un pas en avant.
- Si vous bénéficiez d’un espace de travail à la maison, loin de toute distraction, qui vous permet d’étudier tranquillement, avancez d’un pas.
- Si vous estimez que votre langue, votre religion et votre culture sont respectées au cégep, faites un pas en avant.
- Si vous pensez pouvoir étudier et exercer la profession de votre choix, faites un pas en avant.
- Si vous avez du temps pour vous impliquer dans une équipe sportive ou dans la ligue d’improvisation, faites un pas en avant.
- Si vous n’avez jamais fait l’objet de discrimination, faites un pas en avant.
Références
GENEST, Marie-Ève et LAPLANTE, Chantal (2018). « « Un pas en avant » ou l’inégalité des chances », présentation au colloque de l’AQPC 2018, accessible à : http://www.aqpc.qc.ca/sites/default/files/files/colloque/publications/1-un_pas_en_avant_aqpc2018_csherbrooke.pdf