L’entrée au secondaire et dans l’adolescence est porteuse pour les jeunes de grands bouleversements tant identitaires que physiques, physiologiques, hormonaux et émotionnels. L’adolescent·e est amené·e à questionner, puis à définir son identité, ses attirances sexuelles et amoureuses et son rapport au monde. À cet âge, les jeunes ont généralement déjà bien intégré les stéréotypes de genre et leurs attitudes, leurs aptitudes et leurs valeurs commencent à se différencier de façon plus importante. Ces différences, qui sont en partie le produit de la socialisation, interviennent sur toutes les étapes de leur construction identitaire.

Plusieurs recherches ont confirmé que les élèves qui adhèrent le plus aux stéréotypes de genre sont aussi ceux et celles qui décrochent le plus. Cela permet de bien comprendre les déterminants de la persévérance scolaire puisque, non seulement, l’expérience d’apprentissage est modulée par le genre, mais le rapport à l’apprentissage est aussi déterminé par les stéréotypes de genre. Cette section explore davantage comment la socialisation genrée influence le rapport à l’école et à l’apprentissage et comment le personnel enseignant contribue, souvent inconsciemment, au renforcement de cette socialisation.

Afin d’agir sur les stéréotypes de genre, nous avons rassemblé plusieurs recommandations à intégrer à vos pratiques pédagogiques dans le but de vous distancier de pratiques qui renforcent les stéréotypes de genre, de développer des outils pour déconstruire les stéréotypes de genre auprès des élèves et de vous adapter pour répondre aux besoins des adolescents et des adolescentes au regard de leur genre. Cinq axes d’intervention sont privilégiés : les interactions avec les élèves, les activités sur les stéréotypes de genre, les interventions avec les parents, les actions à mener en équipe de travail et les activités d’introspection.